Rappel
Trois portefeuilles en CHF, EUR et USD, investis à 50% sur le marché local des actions et à 50% en obligations du Trésor public local (3-7 ans). Ils sont rééquilibrés une fois par an, le dernier jour ouvrable. Une commission annuelle de 0,2% est prélevée, qui comprend le coût de deux transactions par an, ainsi que les droits de garde.
Pourquoi "idiots" ?
On les appelle "idiots" parce qu'il n'y a pas besoin de réfléchir beaucoup pour les concevoir, et aussi parce que l'achat d'obligations d'État à rendement négatif ou nul n'a pas beaucoup de sens de nos jours.
Avec des qualités
Cependant, même "bêtes", ils ont trois qualités fondamentales qui doivent être la base de toute bonne gestion de portefeuille. Ils sont disciplinés, systématiques, et ils optimisent les coûts (ETFs +1 opération d'achat et 1 opération de vente par an).
Dans quel but ?
Il s'agit d'une simple mesure de la qualité. Elle peut être utilisée, par exemple, comme un outil de suivi de son budget de risque, et comparer la performance par unité de risque des portefeuilles gérés à celle des "idiots". Ils devraient être faciles à battre maintenant que les taux sont négatifs ou proches de zéro. En francs suisses, par exemple, le rendement moyen de l'ETF SBI Domestic Government 3-7 est de -0,73%. Sachant que cet instrument a versé un dividende de 1,04% en 2020, sur lequel les résidents suisses sont imposés en plus de l'impôt sur la fortune, le coût de détention d'une telle position est proche de -2% par an. Quel investisseur rationnel voudrait allouer 50% de son portefeuille à un actif aussi coûteux ? Ceci illustre l'environnement exceptionnel "post-crise financière", renforcé par le choc déflationniste de la crise Covid.
Résultats
Vous trouverez ci-dessous les performances des " portefeuilles muets " pour la période 2016-2020. Celle-ci peut être considérée comme un cycle d'investissement qui correspond plus ou moins à l'horizon temporel d'un investisseur qui aurait choisi un portefeuille avec un budget de risque " moyen ".
" Les portefeuilles muets " incarnent la gestion passive avec des véhicules d'investissement passifs (passif-passif). Il a souvent été dit que la période récente favorisait ce type de gestion de portefeuille car les marchés étaient caractérisés par un manque de volatilité. Cependant, à l'exception de 2019, les années sous revue ont toutes connu des épisodes de volatilité importante. Par conséquent, cela ne peut pas servir d'excuse aux mauvais résultats par rapport à la gestion de portefeuille " passive-passive ".
Volatilité : volatilité quotidienne en 2020, annualisée
ETFs dans les portefeuilles :
Les professionnels de la gestion de portefeuille, ou même les clients qui ont des comptes discrétionnaires, peuvent facilement comparer leurs performances aux résultats ci-dessus. C'est une tâche que tout le monde peut faire, comme on peut le voir ci-dessous.
Une communauté d'investisseurs
Grâce à l'excellent site indépendant Performance Watcher (www.performance-watcher.ch), il est possible de se faire une idée assez précise de la performance moyenne des clients privés. Performance Watcher est une communauté d'investisseurs privés et de professionnels de la gestion qui partagent anonymement leurs performances. Il est important de noter que c'est la plateforme qui (re)calcule les performances, il n'est donc pas possible de faire du "cherry picking" en ne partageant que les portefeuilles qui auraient les meilleurs résultats. Pour chaque période, en fonction de la volatilité et du résultat obtenu, un visuel météo permet de connaître immédiatement la qualité de la performance.
Pour des raisons d'espace, seules les performances moyennes collectées par Performance Watcher sont présentées ici. Bien entendu, il faudrait une analyse plus détaillée qui prenne en compte le risque et son évolution dans le temps, ce que la plateforme permet de faire.
Les volatilités de 2020 suggèrent que les profils de risque sont similaires entre l'indice Performance Watcher à risque moyen et les "portefeuilles muets". Comme on peut le constater, sur les cinq dernières années, la performance moyenne des professionnels n'a guère été supérieure à celle des "portefeuilles muets". Il est important de souligner que la performance nette des professionnels de la gestion inclut des frais plus élevés, sans qu'il soit possible de savoir exactement quel est le coût moyen de la gestion active, les prix pouvant différer sensiblement d'une institution à l'autre.
Conclusion
Les raisons d'un rendement ajusté au risque décevant sont généralement un mélange d'absence de processus d'investissement discipliné, de rotation élevée et de mauvaise mise en œuvre, d'utilisation de véhicules d'investissement inappropriés et de coûts élevés.
Dans de nombreuses organisations, ce que l'on appelle la gestion de portefeuille "flexible", "agile", "opportune" ou "personnalisée" est trop souvent une source de sous-performance car elle est motivée par l'émotion. Cela ne veut pas dire que la gestion de portefeuille ne doit pas être adaptée aux besoins spécifiques de chaque client, mais elle doit être effectuée selon des directives et un protocole clairs, comme lorsqu'on se prépare à décoller d'un avion.
Pour ceux dont les comptes distincts n'atteindraient pas la performance moyenne de PW (pour un budget de risque similaire), il est urgent de prendre des mesures correctives. Premyss peut vous aider (jsp@premyss.ch). Il existe des mesures concrètes et efficaces à mettre en place pour obtenir des résultats constants à long terme.
Dans les années à venir, les "portefeuilles muets" devraient être faciles à battre, car les obligations gouvernementales ne pourront plus jouer leur rôle d'amortisseur dans les phases de volatilité, comme nous l'avons vu en mars 2020 pour les portefeuilles CHF et EUR.
Bonne année 2021 !
Kommentare